Après une semaine en Toscane, forcément grandiose, inoubliable, presque parfaite, j'ai croisé plus au sud, au commencement des Pouilles, une autre réalité tout aussi saisissante : celle de ces superbes maisons de maraîcher. 

Une vraie leçon d'humilité. Un monde coloré à mi-chemin entre le local technique et la résidence secondaire. Souvent les 2 en même temps. Il suffit parfois d'une treille, d'un trait de coquetterie d'un accessoire oublié pour basculer de l'un vers l'autre. Et parfois d'un coup d'orage pour faire ressortir tant de subtilités dans les ocres des façades qu'on les prendrai pour des fresques de la renaissance. Même délabrées sous un ciel menaçant on est forcé de les trouver sympathiques tellement elles débordent de caractère. Elles doivent surement ressembler à leur propriétaire.

Surtout aucun artifice à la prise de vue, de face, debout, plein cadre, focale standard, les yeux dans les yeux. En tirant le portrait de ces maisons j'avais l'impression de photographier tout un bus de veilles mamies multicolores, fatiguées, joyeuses et trop maquillées se rendant à un thé dansant quelque part en ville.

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Autre région autres mœurs et autre agriculture : L'Italie du Nord et les grandes plaines agricoles du Pô.

Éparpillé sur des champs de plusieurs km², d'anciens corps de ferme - aujourd'hui inutilisés – attendent patiemment que le temps les transforme en trouvailles archéologiques. Des squelettes de dinosaures fatigués sur la plaine. Saison après saison on continue de semer autour des énormes bâtisses parfois situées en plein champs.

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En dépit du rationnel on les conserve.

 

Comme un souvenir trop fort, une histoire de famille qu'on n'ose plus remuer. Elles font ce qu'elles peuvent pour rester digne, s'affaissent parfois mais gardent fièrement leur place dans le paysage et l'histoire du lieu.